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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 18:19

La ronde des Journaux


« La ronde des journaux » est une chanson de H. Mille pour les paroles et d’Alfred Vieillot pour la musique qui a été construite autour des noms des différents journaux existants à Paris à la fin du XIXème siècle !

Avez-vous cherché à les compter, sur l’ensemble des couplets? On dénombre  57 titres, Combien en avez-vous reconnu sur ceux que j’ai chantés?  Si vous connaissez la presse de l’époque vous auriez pu en détecter 47 dont les noms ont été glissés, même camouflés  au milieu de phrases.

 

Comme souvent  les vieilles partitions ne sont pas datées, mais il y a trois repères pour la situer entre 1881 et 1900.

--- La Loi du 29 juillet 1881 dite de la liberté de la Presse fixe un régime libéral et limite les poursuites judiciaires dans les domaines de l’imprimerie et de l’affichage.

--- Les vingt dernières années du siècle permettent la multiplication des journaux. Ils passent à Paris de 40 en 1874 à 64 en 1892. En province, la même progression est visible. Le nombre d’exemplaire vendu explose  de 1,9 millions en 1880, on passe à 4,9 en 1910 .

--- le dernier couplet évoque la préoccupation patriotique de l’époque. Le désir de revanche pour reprendre l’Alsace Lorraine annexée par l’Allemagne après la guerre calamiteuse de 1870 est une idée forte de la vie politique et de l’opinion publique de l’époque. La mention « qu’avant le siècle, il sont revenus à la France » place la chanson avant 1900

 

Peu de journaux manquent dans cette liste. L’Aurore n’est pas mentionnée, pourtant connu par la lettre d’Emile Zola en 1898 à propos de l’Affaire Dreyfus. Il en est de même du Pilori et du Don Quichotte.

Très peu aussi continuent aujourd’hui à publier. Deux titres attirent l’attention par leur durée

plus que séculaire : « le Figaro » crée en 1854 au début du second Empire par Villemessant, « La Croix », journal catholique née en 1883 de l’initiative  des Pères Picard et Bailly. Jusqu’à une période récente on peut mentionner « La Marseillaise ».

Les numéros de certains font aujourd’hui l’objet  de collection comme « L’illustration».

La plupart de ces titres, journaux d’opinion représentent les différents partis de l’époque « Le Radical », le « Parti national » de tendance républicaine à l’époque,  le Charivari. Ceci permet de constater les décalages politiques entre la fin du XIXème et aujourd’hui.

La plus grande partie de ces journaux a disparu aujourd’hui. La presse actuelle est l’héritière de la Libération. En 1944, les journaux issus de la résistance ont remplacé en grande partie ceux de la Troisième République. Par ailleurs, depuis, la presse d’opinion a les plus grandes difficultés économiques et ses titres ont disparu peu à peu.

Les Français étaient déjà à cette époque sceptique face à ses médias !


Gérard Staron 

 

 

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