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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 22:21

L’opérette est décidément un mode d’expression visionnaire en politique.

Cet air du « J’en suis tout à fait incapable » est extrait de « La Mascotte » opéra comique en 3 actes, plutôt opérette d’Edmond Audran compositeur lyonnais né en 1842, Livret de Duru et Chivot.

 

 

L’œuvre date de 1880, au début de la troisième république, au moment où les républicains viennent de s’emparer du pouvoir. L’arrivée à la présidence de Jules Grevy en 1879 termine la prise du pouvoir définitive par les partis républicains des diverses institutions.

L’opérette est censée se dérouler dans la principauté imaginaire de Piombino au XVIIème siècle, mais le thème de cet air peut être élargi à tout homme politique élu ou briguant la magistrature suprême.

Sachant qu’il existe une mascotte « Bettina » qui porte chance à toutes personnes qui n’en n’a pas, les hommes politiques, tentent de l’attirer, pour se maintenir au pouvoir ce qui fait jaser !

L’air décrit tout ce que peut faire un homme d’état avec son peuple….. Écoutez, c’est toujours d’une très brulante actualité, chaque partie de couplet fait penser à un véritable programme présidentiel, en matière fiscale, de promesse électorale, de communication,  d’action politique !

Dans l’élection présidentielle de 2012, nos candidats ont encore plus besoin qu’avant d’une Mascotte.

Pour être élu il faut promettre tout à tout le monde , l’habitude qui coute très cher à chaque élection!

Mais la dette interdit  toute tentative de tenir ces promesses !

Vraiment cornélien

Il y a cependant un problème. Pour conserver ses pouvoirs de Mascotte, Bettina doit garder sa vertu, « sa fleur d’oranger », et le vieux roi déclare son incapacité à la lui prendre, ce que d’autres souhaitent dans l’opérette. Là encore le thème peut être transposé à l’actualité  récente!

Dans cet air, il y en a pour tous les partis politiques et candidats éventuels, qui osera me dire après cela que l’opérette n’était pas un genre musical visionnaire pour comprendre dès le début de la troisième république, ce qui pouvait se passer après dans notre pays en 2012 en politique,

Peut-être une façon de devenir Président : rechercher Mascotte désespérément pour gagner des voix !

Gérard Staron

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 21:38

 

Couplets de la Grisette

Extrait de l’opérette Véronique (acte 2)

Musique d’André Messager

Livret de A. Vanloo et G. Duval

Interprétation G. Staron

 

La sordide actualité de la suite de l’Hotel Sofitel de New York, m’a incité à chanter cet «  air de la Grisette » qui présente un début de similitude de comportement.

Qu’est-ce qu’une grisette ?

Ce mot désignait autrefois une jeune ouvrière souvent dans les métiers du textile. Le dictionnaire ajoute  « coquette et galante mais non vénale ».

Ce nom venait de l’habit d’étoffe grise de peu de valeur porté autrefois par les femmes du commun.

Quel est le contexte de l’air ?

Un noble, désargenté mais proche du pouvoir, séduit par une jeune ouvrière , en réalité une noble déguisée ce qu’il ne sait pas, tente d’exiger plus.

La différence avec l’actualité de l’affaire de New  York :

Le livret précise que le vicomte « n’insiste pas et se retire »

 

La différence avec une autre affaire plus parisienne :

Les faits sont prescrits depuis très longtemps et ne peuvent plus faire l’objet d’une enquête pour non dénonciation de crime !

L’action de l’opérette Véronique se déroule sous la monarchie de Juillet, le régime du Roi Louis Philippe 1er de 1830 à 1848, sous le ministre Guizot ( ministre des affaires étrangères après 1840 et 1er ministre après 1847)

L’opérette a été  composée par André Messager en 1898, sous la troisième république et la présidence de Félix Faure qui est mort l’année suivante dans des conditions scabreuses avec « sa connaissance ».

L’œuvre, classée opéra-comique en 3 actes, est encore chantée  en particulier  pour les fêtes du nouvel an 2011 à l’Opéra Théatre de Saint Etienne et bien mieux que je n’ai pu le faire ici !

Cet air montre que les mentalités de certains grands de ce monde n’ont pas changé depuis le XIXème siècle !

C'était plus poétique dans l'opérette!

 

Gérard Staron

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 17:34

« Vive la Paresse »

Air extrait de l’opéra –comique » Rip-Rip » acte 1

Musique de Robert Planquette

Interprète : G. Staron

 

Le compositeur (1850-1903) est beaucoup plus connu pour la musique des « Cloches de Corneville ». Rip-Rip est une opérette, plutôt qu’un opéra comique, qui se déroule dans les colonies anglaises  d’Amérique où elle commence par un hymne en l’honneur du roi Georges III en 1763 et se termine, en 1783 après la guerre d’indépendance avec un autre hymne en l’honneur de Georges Washington sur le même air.

Il est curieux de constater que la météorologie (le vent, le tonnerre) mais aussi le milieu naturel  (campagne, montagne , bois) sont les symboles liés à la paresse !

Cet air s’inscrit dans une tradition culturelle du pays des librettistes et du compositeur, celle de l’opérette marseillaise ou d’autres de l’entre deux guerres comme Dédé «  Dans la vie faut pas s’en faire » et d’une grande partie de la chanson française.

Henri Salvador qui a travaillé presque jusqu’à sa mort a été le chantre de cette société sans travail, « le travail c’est la santé,  ne rien faire c’est la conserver », Beau contraste !

Ceci correspond aussi à la tradition historique

Notre pays est sous l’ancien régime celui où la bourgeoisie d’affaire aspirait à vivre de ses rentes, pour ensuite devenir noble à qui il était interdit de travailler sous peine de déroger. La fermeture de l’accès de la bourgeoisie à la noblesse a d’ailleurs été l’une des causes de la Révolution.

Le mouvement social et ouvrier français a toujours préféré la réduction du temps de travail aux autres aspects (salaires, protection contre la maladie l’accident, le chômage) qui ont plus concerné l’Allemagne ou le Royaume Uni

La France s’est souvent repliée sur la rente. Après le très fort enrichissement du second Empire, c’est peut être pour cela que Napoléon III est mal vu, les aspects rentiers ont repris le dessus sous la 3ème république : une révolution industrielle inachevée ! C’est d’ailleurs le cas au moment de la première de l’opérette

Jusqu’à ces derniers années, la notion de travail a été rognée de toutes parts, en durée aux deux extrémités de la vie  et pendant la semaine, mais aussi en qualité avec la négation de la « rentabilité »  par une grande partie de l’éducation nationale ou avec le choix délibéré de certains de ne pas travailler (cette réponse est souvent faite).

Un tel choix de civilisation n’a pas eu d’effets majeurs, tant que la tendance à la baisse de la durée du travail ou la présence de l’état providence des 30 glorieuses s’est poursuivie dans les pays développés. Depuis quelques années la situation s’est inversée, que ce soit au niveau économique avec la concurrence internationale, la mondialisation et le développement des pays émergents, au niveau démographique avec la faible natalité et l’allongement de la vie etc

Notre pays se situe maintenant dans une situation de contresens qui peut être fatale !

Il y a en effet dans le passé un exemple de déclin pendant 3 siècles d’un pays qui s’était endormi sur sa rente au point de ne plus en avoir : L’Espagne. Sous Charles Quint, elle recevait toutes les richesses du nouveau monde à Séville, elle a choisi de les laisser transformer par d’autres dans le nord de l’Europe. Ces richesses se sont taries, l’argent s’est dévalué et il s’en est suivi 3 siècles de misère et de mendicité!

 

Gérard Staron

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 16:32
L'Alleluia est le chant de Pâques par excellence et avec quelques heures de retard "Joyeuses Pâques"
Voci un "Alleluia" qui en surprendra plus d'un par le caractère poétique de ses paroles et par le calme et la paix de sa mélodie surtout  quand il est   chanté par une jeune personne ...
certains trouveront qu'il est diffcile à chanter , je vous signale qu'll ne dépasse pas  le fa aigu sauf la note finale ajoutée par   mes soins.

Alleluia extrait de l'opérette "Mamzelle Nitouche" musique de Hervé interprête G. Staron
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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 14:18

« Des terres et des Coupons » est un extrait d’une opérette de 1922, les années folles

 «  Ta Bouche »

Lyrics de Albert Willemetz et musique de Maurice Yvain.

 

IL s’agit d’un duo entre La Comtesse chanté ici par Anne Marie, et Monsieur du Pas de Vis que j’interprète. Cet air est très actuel dans sa façon de montrer les problèmes que les français ont avec l’argent !

Chacun des deux rôles représente un type historique de richesse :

La comtesse celle de la vieille noblesse  dont la puissance était basé sur la possession de la terre de puis le Moyen-âge

Monsieur du Pas de Vis, un actionnaire qui détient des valeurs de sociétés anonymes par actions qui se sont développées avec la révolution industrielle.

Dans les deux cas il s’agit de « rentiers ». Une tradition ancienne de notre pays, ceux qui se sont enrichis cessent leurs activités pour vivre de leur revenus, qu’il s’agisse de loyers dans un cas, ou des dividendes fournis par la possession d’actions, ce que l’on nommait avant le passage à l’informatique, les coupons que l’on détachait au bas des titres.

Ce comportement bien français, arrêter ses activités pour vivre de ses rentes, explique souvent qu’après des départs retentissants l’économie de notre pays s’endorme. Ce fût le cas de la révolution industrielle, après le début tonitruant du Second Empire, la croissance s’est engourdie sous la Troisième République.

Nos concitoyens ont aussi toujours préféré les placements sans risque, or, bas de laine, immobiliers, à ceux plus stimulants pour l’économie.

C’est encore un débat d’actualité dans la crise actuelle.

Derrière l’humour provoquant des années folles, un air d’une criante actualité dans le tourbillon financier actuel !

Gérard Staron

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 19:56


« Dans la vie faut pas s’en faire » l’air dans lequel je vous propose de m’entendre aujourd’hui est un extrait de l’opérette « Dédé » (probablement 1907).  Ecrite par Albert Willemetz, composée par Henri Christiné, musicien genevois naturalisé français, cette partition  a été rendue célèbre un peu plus tard par l’interprétation de Maurice Chevalier.

Les lyrics sont très révélateur du problème que la France a souvent avec le travail, avec l’attitude d’un personnage, habitué à bien vivre, à dépenser sans compter, mais qu’il serait indécent de faire travailler, « prendre un métier » « pour prendre le pain d’un ouvrier ». Cette jeunesse dorée a inspiré de nombreux personnages d’opérette de Jacques Offenbach  à Reynaldo Hahn, rarement avec un tel cynisme.

L’histoire sociale montre que notre pays a été en avance par rapport aux grandes puissances de l’époque pour l’établissement du droit de grève, en 1864 sous Napoléon III , contre 1866 en Belgique, 1869 en Allemagne  et 1875 au Royaume Uni. Notre pays a toujours été en pointe pour la diminution de la durée du travail. Par trois fois au moins, la Loi a voté des baisse du temps de travail sur lesquelles il a fallu revenir ensuite car elles étaient prématurées par rapport aux conditions économiques.

Ce fût le cas :

n      en 1848 pour la journée de 10 heures à Paris et de 11 heures en province

n       en 1936 pour la durée hebdomadaire de 40 heures sur laquelle le gouvernement Daladier est revenu en 1938 pour faire redémarrer les industries d’armement avant la Seconde Guerre mondiale, durée  qui a été seulement atteinte dans les années soixante-dix.

n      iL en a été de même récemment pour les fameuses 35 heures !

 

Par contre notre pays a été très en retard par rapport à se s principaux concurrents pour la protection du monde ouvrier contre l’accident, la maladie ou la vieillesse et même la liberté syndicale

-          Pour la protection contre les accidents du travail, la législation date de 1884 en Allemagne, 1897 au Royaume Uni et 1898 en France

-           Pour l’assurance maladie l’écart est encore plus grand, 1883 en Allemagne, 1911 en Grande Bretagne et 1930 en France avec les Caisses ouvrières et paysannes ancêtres de la sécurité sociale.

-           Pour la retraite, l’Allemagne arrive encore en tête avec 1889 devant le Royaume Uni 1906 et la France 1919.

Dire qu’en France l’Allemagne était considérée à cette époque comme un pays en retard au niveau social!

La source est indubitable, quelques bons manuels de première de l’enseignement de l’Histoire en France, programmes récents.

Sans commentaire


Gérard Staron

 

 

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 19:17

Mam'zelle Nitouche

                    
                          





   Je vous propose de m'entendre dans un extrait  de l'opérette "Mam'zelle Nitouche " composée par Hervé en 1883.  Vous vous en doutez, "je suis de Saint Etienne Loire" comme le valet qui vient faire une période militaire dans l'opérette "un 28 jours". Comme lui ma famille était à cette époque dans la passementerie, spécialité textile stéphanoise de fabrique de rubans.

Pourquoi Hervé, dans le civil Florimond Ronger (1825-1892), a-t-il choisi de faire intervenir Saint Etienne dans son opérette phare, crée à la fin de sa carrière ?
Né dans le Pas de Calais, il mène une vie bien parisienne, organiste à Saint Eustache, par ailleurs compositeur de musique légère comme le personnage au double nom  de Floridor" et "Célestin" dans  l'opérette.

Saint-Etienne peut prétendre encore au titre de premier centre industriel français après une période de croissance très forte de quarante ans qui a permis le doublement de la population de la ville qui atteint plus de 130000 habitants.

Hervé a ciblé dans son air deux spécialités de l'industrie stéphanoise, les rubans et les armes. Le ruban connait un très grand essor avec le métier Jacquard dont plus de 9000 auraient existé en 1855 sur la ville. Les armes se développent aussi avec la manufacture d'état, mais aussi beaucoup d'armuriers indépendants. Voir le musée d'art et d'industries de la ville, il s'agit de ses principales collections avec le cycle un peu plus tardif...

Pourtant vers 1880, la crise commence. Saint Etienne n'est plus le principal bassin charbonnier devancé par le Nord depuis 1860, La sidérurgie Lorraine prend la première place avec l'utilisation du procédé Thomas. Même la passementerie et l'armurerie souffrent. Seule la quincaillerie connait un essor.
Cet air arrive presque un peu tard pour représenter la puissance industrielle stéphanoise.

Gérard Staron

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 18:37
                       
Comme autrefois


  


     « Comme autrefois » air dans lequel vous m’entendez aujourd’hui  est un extrait de l’opérette « Les trois valses » crée en 1936 avec des musiques composées par l’ensemble des Strauss ?

L’œuvre est censée se dérouler pendant 3 générations successives de femmes de spectacles à Paris :

---   La première sous le second Empire avec des reprises d’airs de Johann Strauss père au 1er acte.

---  La seconde à la belle époque avec des musiques de Johann Strauss fils au 2ème acte

---  La troisième  dans les années trente avec une composition d’Oscar Straus , le seul à ne pas faire vraiment partie de la famille avec un seul « S » contre deux pour les vrais Strauss de la grande époque de Vienne.

 

« Comme Autrefois » se plaint déjà de l’attitude de le jeunesse de l’époque.  L’histoire a accumulé bien avant des plaintes du même ordre. Parmi le concert on trouve …

---  « Cette jeunesse est pourrie. Depuis le fond du cœur les jeunes gens sont malfaisants et paresseux, ils ne seront jamais comme la jeunesse d’autrefois » Poterie de Babylone (3000 ans avant J.C.)

---  « Je n’ai plus aucun espoir pour l’avenir de notre pays si la jeunesse d’aujourd’hui prend le commandement demain » Hésiode (6ème siècle av J.C.)

---  « Autrefois ils apprenaient le respect. Aujourd’hui il n’y a plus de valeurs reconnues » Aristophane (5ème et 4ème siècle avantJ.C.)

---  « Indiscipline des étudiants pour les maîtres. Ils n’ont plus de respect. Ils empêchent les cours de se dérouler » Saint Augustin, les Confessions 4ème siècle aprèsJ.C.)

La liste pourrait être allongée….

 

Seule la dernière partie de l’opérette , celle des années 30 montre une grande nostalgie, illustrée par un autre air « Te souviens-t-il… des jours heureux ». La situation de 1936 l’inspire peut-être. La France a été moins touchée que les autres puissances industrielles au début de la crise de 1929, alors que depuis 1933, les autres pays en sortent progressivement, comme les Etats Unis avec le New Deal,  notre pays s’enlise jusqu’en 1938 dans les difficultés car il ajoute une couche politique aux problèmes économiques :

--- paralysie de la troisième république incapable de réagir

--- affrontements internes à partir de 1934 à partie de la fameuse manifestation du 6 février

--- scandales financiers avec l’affaire Stavisky

--- Le front populaire dont les solutions enfoncent un peu plus la situation économique

Ce comportement de la France qui résiste bien au début des crises économiques et ensuite les prolonge quand tous les autres pays ont redémarré s’est aussi produit lors de la célèbre crise de 1846 à 1848 qui a continué avec la révolution de 1848 puis jusqu’à la fin de la Seconde République soit en 1851… C’est toujours au moment des grosses difficultés que la France  tente les mesures sociales hardies dans une conjoncture économique à contresens en 1848 comme 1936 !

Cette particularité semble se reproduire avec la crise actuelle, moins brutale chez nous au début. Ne pas pavoiser, et espérer  ce que le génie destructeur de notre pays ne  trouvera rien pour la poursuivre !

 

Gérard Staron

 

 

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